Sénégal:
l’auto-emploi comme réponse au chômage
Quand
les jeunes découvrent l’emploi dans les ordures
Quand
les gouvernants ne maîtrisent plus leur économie, ils leurs devient difficile
de définir des politiques d’emploi qui garantissent l’avenir des jeunes. Le
plus souvent, les problèmes d’emploi affectent ceux qui n’ont aucun profil
professionnel. Leurs capacités d’improviser leurs propres emplois vient de leurs capacités à déployer les voies et
moyens producteurs de ressources. Dans cet entretien, Mbaye Ngom originaire de Fatick, nous livre comment il
gagne sa vie dans le tri des ordures.
Emc-mag: Bonsoir Monsieur, s’il vous plait, je
constate que chaque soir vous vous penchez sur les dépotoirs d’ordures,
pourriez-vous nous dire pourquoi?
Mbaye Ngom: Bonsoir, je travaille Monsieur. Dans ce
pays il ne faut pas attendre un emploi venant des autorités.
Emc-mag: Les dépotoirs d’ordures sont gérés par les
sociétés de ramassage qui les déposent dans des sites appropriés. A quoi votre
travail consiste t'il?
Mbaye Ngom: Au fait, ce n’est pas un métier noble
puisqu’il s’agit de rendre autrement utile ce qui était inutile dans les maisons.
Mbaye Ngom: Vous me voyez reprendre les bouteilles
d’eau filtrée, trier les sachets et constater les objets recyclables.
Emc-mag: Si je comprends bien, vous les ramassez
pour les revendre?
Mbaye Ngom: Exactement. Quand je ramasse les objets, je
les traite pour qu’ils soient consommables.
Emc-mag: A part les bouteilles, quels objets
récupérez-vous?
Mbaye-Ngom: Je récupère le plus souvent des chaussures,
des pantalons, des fragments de bois et tant d’autres objets utilisables dans
la vie quotidienne.
Emc-mag: Comment
rendez-vous consommable ces objets?
Mbaye-Niang: Pour les bouteilles, je les lave et les
nettoie avec soin pour qu’elles soient
destinées aux vendeurs de produits alimentaires fluides. Pour les bois, je les
amasse pour les vendre aux menuisiers qui fabriquent des planches murales, des
tabourets et autres. Pour les habits en état pas trop dégradés, je paye le
tailleur pour les raccommoder et ensuite les laver à la gomme, et les revendre
à prix acceptables. Quand je découvre des objets ferreux, je les vends aux
menuisiers métalliques qui en font des fourneaux ou manches de chaises.
Emc-mag: Et vous vous en sortez bien?
Mbaye Ngom: J’y gagne bien ma vie, et quotidiennement
je garde des ressources nécessaires pour la survie de ma famille.
Emc-mag: Dites-nous approximativement combien les
ordures vous payent pour le mois?.
Mbaye Ngom: (Rire) Dés fois je gagne plus de
80000 FCFA par mois.
Emc-mag: Et comment avez-vous découvert ce
métier?
Mbaye Ngom: Quand les temps étaient durs pour moi, j’ai
découvert en réfléchissant que dans les ordures je pouvais y trouver un
commerce. Cela juste après avoir vu dans ma zone d’action (quartier de Nantis)
quelqu’un jeter des T-shirt, des casquettes, des bouteilles de 10 litres d’eau
potable déjà consommée.
Fin
de l’entretien.
Thierno
Seydou Diop
thierdiop@yahoo.fr
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