L’agence de voyage « Zones
Libres » existe depuis 20 ans. C’est Madame Liraki,la propriétaire..
qui l’a créée de toute pièce.
Rencontre et échanges
sympathiques sur l’avenir de ce métier en perpétuelle évolution… agence de
voyage…
www.emc-mag.com : Merci de nous recevoir et de nous consacrer de
votre temps… Expliquez-nous, s'il vous plait, comment vous avez débuté ?
J’ai monté cette agence il
y a 20 ans avec 5 salariés..
www.emc-mag.com : 5 salariés ! Dès le démarrage ? Cela me
paraît beaucoup …
En effet, mais nous
n’avions pas le choix. La législation en vigueur impose d’avoir 5 salariés pour
démarrer une activité d’agence de voyage.
Et comme vous dites, cela
est énorme pour le démarrage.. Matériels pour 5 personnes, bureaux,
informatique, salaires et charges sont des frais énormes pour une société qui
se crée.. Mais que voulez-vous, les lois sont faites par des personnes qui sont
à mille lieux du terrain et de la réalité de l’entreprise…dans leur bureau,
sans réelles notions de ce qui se passe sur le terrain.
Mais pour que la
commission vous accorde la licence… vous n’avez pas le choix… il faut être en
place dans des locaux, avec les 5 salariés attendre que la commission vienne
vérifier, et seulement à partir de ce moment ils peuvent vous attribuer votre
agréement et vous pouvez travailler …
www.emc-mag.com : Quels étaient vos clients au début et
comment avez-vous démarré ?
Au démarrage, la clientèle
était très majoritairement constituée de particuliers. Il s’agissait d’amis, de
connaissances, et de contacts
Très réalistement, il
s’agissait de mes contacts et de mon réseau du club de tennis.. ensuite les
contacts des contacts… etc..
www.emc-mag.com : Aujourd’hui comment est constituée votre
clientèle ?
Aujourd'hui c’est
différent, nous travaillons toujours avec des particuliers, mais nous avons une
activité importante avec les entreprises.
www.emc-mag.com: Comment
avez-vous fait pour modifier autant votre clientèle ?
Ce ne fût pas un choix,
mais plutôt une évolution du marché et de la réalité du terrain. Nous sommes
donc devenus spécialisés sur un créneau au fur et à mesure des opportunités.
Maintenant nous avons une
grande et réelle expertise dans l’organisation de congrès,
« d’incentives » d’entreprises, de circuits thématiques etc… pour des
opérations prenant en charge de 50 à 400 personnes.
Nous nous sommes adaptés à
l’évolution du marché et des demandes que nous avions. De toute manière une
entreprise doit suivre la vague... ou se contraindre à pérécliter.
www.emc-mag.com: Comment avez-vous capté ces clients ?
Nous ne pouvions pas
rester sur une seule activité de « billeterie ». D’une part cela ne
permettait pas d’avoir une activité « normale », d’autre part,
Internet a totalement révolutionné notre métier. Aujourd’hui vous réservez un billet d’avion en 5 mn sur internet…ce qui
n’existait pas avant, et ce qui a rendu les clients plus volatils ….il a donc
fallu aller chercher les clients.
Pour cela je me suis rendu
sur les salons du tourisme spécialisés internationaux… Milan, Montréal, Genève…
Le Maroc est souvent
représenté avec un stand global sur lequel nous avons notre propre stand.
Il y a également la
possibilité de prévoir des rendez-vous
avec des agences locales, en rendez-vous d’affaires.
Cela nous a permis de
capter une clientèle d’Europe, d’Asie, du Canada… car sur ces salons
internationaux, vous pouvez très bien, en étant à Londres, rencontrer des
clients venant d’Inde ou d’Israél ou de tout autre pays.
www.emc-mag.com :
Quelle est l’évolution actuelle de votre métier ?
Il est évident qu’il y a
moins d’étrangers, crise oblige, et que la demande émanant de l’Europe a
baissé.. Cependant, il reste une demande réelle sur les organisations
spécifiques pour les entreprises, et il existe peut être des autres
opportunités que nous ne voyons pas…
www.emc-mag.com :
Quelle est justement votre base « clients » actuellement ?
Nous avons un matelas de
15 à 20 sociétés avec lesquelles nous travaillons en permanence et qui nous
transmettent des demandes toutes les semaines
pour des organisations de dîners,
de tables rondes, des réservations d’hôtel, etc....
Pour le reste, c’est du
ponctuel qui arrive, avec des demandes de contacts de clients qui peuvent venir
du Maroc comme de l’autre côté du monde.
www.emc-mag.com :
Comment voyez-vous l'évolution de votre métier ?
Très franchement, je n’ai
pas une vision très claire… Les évolutions sont trop rapides… Comme je vous en
ai parlé, Internet a totalement modifié notre métier.. Il faut peut être
rechanger la représentation de la profession et de notre utilité pour le
consommateur…
Pour tenir, nous devons
rester concentrés sur notre cœur de métier et sur ce que nous maîtrisons, avec
les grands groupes.
Je ne sais pas si cela
sera suffisant pour maintenir une « bonne » activité. Il existe une
réelle évolution de la manière de passer ses vacances, et nous avons un réel
manque de notions de l’approche du client marocain : Est-ce que le
consommateur marocain va acheter en ligne ou alors va plus en agence ?
A-t-il besoin de plus de
conseils et d’être informé et rassuré comme nous pouvons le faire ?
Aujourd’hui les agences
travaillent seules « dans leur coin », sans trop savoir et en
résistant à la situation et aux changements comme elles le peuvent.
Il est peut être
nécessaire que des choses se mettent en place avec l’association des agences de
voyages, les offices de tourisme, le ministère etc… afin de mettre en place des
ateliers de réflexion et aussi une recherche de connaissance et de
« maîtrise » du marché qui serait profitable pour tous les acteurs
dans notre domaine.